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    rhinocéros blanc du Nord

     

    Extinction annoncée du rhinocéros blanc du Nord

                                                                                                   

    Depuis la mort de Suni au Kenya, les espoirs de sauver « Ceratotherium simum cottoni » sont perdus. Il ne reste plus  dans le monde que six spécimens, dont trois fertiles en Afrique.

    Sudan a beau avoir les épaules larges, une lourde responsabilité pèse sur lui depuis le décès de Suni, trouvé mort dans son enclos le 17 octobre par un ranger de la réserve privée de Ol Pejeta (Kenya). À plus de 40 ans, Sudan devient donc le dernier mâle rhinocéros blanc du Nord possédant encore une (toute) petite chance de procréer. Un peu comme si l'espèce humaine, au bord du gouffre, dépendait de la capacité d'un homme de 70 ans de faire des enfants avec sa jeune épouse et la fille de celle-ci née d'un premier lit…

    Les causes exactes du décès de Suni seront précisées par une autopsie, mais il s'agit d'une mort naturelle et, à 34 ans, l'animal avait atteint un âge tout à fait respectable pour un rhinocéros.

    Le rhinocéros blanc est en réalité gris-brun. Son nom lui viendrait  d'une mauvaise compréhension de l'afrikaans «wijde» («large», comme la mâchoire de l'animal), traduit en anglais par «white» («blanc»).

    La Terre ne porte donc plus que six représentants de «Ceratotherium simum cottoni», une sous-espèce de rhinocéros blanc décimée par le braconnage. Sudan, qui vit à Ol Pejeta avec la belle Najin et sa fille Fatu, est déjà vieux pour se reproduire ; «en théorie il n'y a pas de limite pour un mâle, mais à cet âge on peut être quasi certain que le sperme n'est plus de bonne qualité», explique Antoine Leclerc, vétérinaire au zoo de Beauval (Loir-et-Cher). L'autre mâle existant, Angalifu, est définitivement trop âgé pour batifoler ; il coule une retraite heureuse au zoo de San Diego (États-Unis) auprès de Nola, plus toute jeune, elle non plus. Une dernière femelle, Nabire, vit au zoo de Dvur Kralové, en République tchèque. Six individus, donc, dont seulement trois en âge de se reproduire, pour une sous-espèce qui en comptait encore plus de 1000 en 1963. Les optimistes évoqueront aussi les quatre rhinocéros blancs du Nord sauvages recensés en 2005 en République démocratique du Congo, mais on a depuis perdu toute trace d'eux, et tout laisse à penser qu'ils ont été tués.

    Né au zoo de Dvur Kralové, Suni avait été transféré au Kenya en 2009 avec Sudan, Najin et Fatu. Après un long voyage en avion puis par la route, ces quatre-là étaient devenus la bande de rhinocéros la plus choyée au monde: un enclos de 700 acres, des masses de nourriture savoureuse à portée de bouche, une surveillance armée 24 h/24 pour éloigner les braconniers. Ces conditions climatiques et diététiques plus naturelles aux rhinocéros que les hivers tchèques étaient censées affoler les hormones de ces dames et favoriser les comportements reproductifs de tout le monde.

    Seuil critique

    «Un dernier baroud d'honneur» pour Jacques Rigoulet, expert du Muséum national d'histoire naturelle de Paris pour la Convention de Washington sur le commerce des espèces menacées (CITES). Car, avec seulement quatre individus largement consanguins, «le seuil critique était probablement atteint». D'autant que madame rhinocéros peut être ombrageuse et n'est pas très féconde: «Ces animaux ont une gestation très longue, un an et demi, n'atteignent la maturité sexuelle qu'au bout de quelques années et n'ont qu'un seul petit à chaque fois, explique Antoine Leclerc. Quand la pression est importante, ici à cause du braconnage, le nombre d'individus diminue très rapidement.»

    La corne du rhinocéros, objet de toutes  les convoitises,  est essentiellement constituée de kératine et donc très semblable… à nos cheveux.

    Les gardiens de l'Ol Pejeta Conservancy s'étaient tout de même réjouis en voyant, le 25 avril puis le 27 mai 2012, Suni et Najin s'accoupler. Cela faisait dix ans que la femelle refusait les hommages, il semblait donc que le voyage au Kenya avait permis un retour à un comportement normal. Hélas, aucun petit n'était né de ces tentatives. Un «plan B» avait alors été mis au point et, dans un «ultime effort pour sauver le rhinocéros blanc du Nord», les responsables du programme «Last chance to survive» ont présenté aux deux femelles un mâle du Sud.

    «On évite généralement d'hybrider les sous-espèces, pour préserver les caractères de chacun, précise Antoine Leclerc. Mais là, il s'agit un peu d'une opération de la dernière chance.» L'objectif est de faire se reproduire les blancs du Sud et ceux du Nord, pour que leur progéniture soit ensuite croisée avec de «purs» rhinocéros du Nord ; aux dernières nouvelles, le mâle s'est montré intéressé par Najin. Autre projet, celui du zoo de République tchèque qui voudrait, avec les gamètes de Nabire et le sperme congelé du défunt Suni, réaliser une fécondation in vitro et implanter chez une femelle du Sud l'embryon obtenu…

    La corne deux fois plus chère que l'or

    Cette seconde sous-espèce de rhinocéros blanc, celle du Sud, va mieux mais reste fragile. A partir d'une vingtaine d'individus retrouvés à la fin du XIXe siècle, l'Afrique du Sud est parvenue, dans un ambitieux programme de conservation, à obtenir une population de près de 20.000 «Ceratotherium simum simum». Mais l'ensemble des rhinocéros africains est menacé. «S'ils disparaissent, c'est uniquement à cause de l'homme  et du braconnage», insiste Antoine Leclerc. Les rhinocéros africains, blancs ou noirs, sont chassés pour leur corne, vendue sous forme de poudre en Asie (pour réaliser des préparations médicinales dont aucune étude n'a jamais prouvé l'efficacité) et au Yémen pour fabriquer de prestigieux manches de poignard. Situation d'autant plus ridicule que la kératine qui compose la corne du rhinocéros n'a rien d'une matière précieuse, puisque cela même compose... nos ongles et nos cheveux!

    L'animal a beau être considéré comme en «danger critique d'extinction» depuis 1996, il fait pâle figure face aux 60.000 euros le kilo (deux fois le prix de l'or) que vaut sa corne au marché noir. «Un triste testament de l'avidité de la race humaine», témoignent les membres de la réserve privée Ol Pejeta dans le faire-part de décès de Suni.

    source: lefigaro.fr

     

    « africaproverbe guinéen »

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  • Commentaires

    2
    Mercredi 22 Octobre 2014 à 16:55

    C'est bien triste tout ça ...... le monde entier le sait - malgré les alarmes faites à l'opinion publique rien ne change !!!!! je pense que oui les rhino -éléphants et j'en passe n'existeront plus dans les savanes peut être dans les zoo où même si ce n'est pas leur milieu naturel, contribue à la sauvegarde de certaines espèces dites en voie de disparition ..... ! seul bémol c'est que pour certain ils ne se reproduisent pas en captivité !!!! Et tout çà pour l'argent qui est en train de nous pourrir !!!!!! 

     

    1
    Mercredi 22 Octobre 2014 à 11:10

    Coucou bakuba! Quelle tristesse de voir massacrer des animaux qui ne demandent rien à personne ! on devrait tuer les braconniers comme ils tuent les animaux et en les faisant bien souffrir

    Bonne journée Bakuba! Gros bisous

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