• Ces rebelles qui défient Kinshasa

    Ces rebelles mystiques qui défient Kinshasa

     

    Ces rebelles mystiques qui défient Kinshasa

     

     

    C’est l’une de ces petites guerres sales dont la République démocratique du Congo (RDC) semble être une éternelle matrice. Un conflit vicieux, sans bons ni méchants, qui ravage depuis près d’un an les Kasaï, des provinces du centre du pays jusque-là calmes. Il n’épargne personne. Lundi, les corps de deux experts de l’ONU ont été découverts dans des tombes improvisées. L’Américain Michael Sharp, 34 ans, et la Suédoise Zaida Catalan, 37 ans, avaient été enlevés le 12 mars en même temps que leurs quatre accompagnateurs congolais alors qu’ils tentaient de dénouer les fils de cette guérilla mal connue. La jeune femme a été décapitée. Les dépouilles des assistants congolais n’ont pas été retrouvées.

    Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a exigé des autorités congolaises«qu’elles conduisent une enquête complète ». « Cela risque d’être compliqué, car les suspects sont nombreux, dans les deux camps », souligne un membre de l’ONU. L’ampleur des violences est apparue ces derniers mois. L’existence de fosses communes, d’abord niée par le gouvernement de Kinshasa, a été reconnue début mars. On compterait au moins 14 charniers, mais des spécialistes évoquent des « dizaines » de sites, des allégations sur lesquelles travaillaient précisément les deux experts assassinés. En parallèle, des vidéos faisaient surface sur Internet, montrant des soldats des Forces armées congolaises (FARDC) tirant à bout portant sur ces civils en fuite, dont des femmes, les traitant « d’animaux » et s’encourageant à les abattre. D’abord taxés de « faux » par les autorités, ces films ont été analysés et sept soldats congolais ont finalement été arrêtés. Les bandes, comme les charniers, proviennent de Dibaya, coeur de la révolte de Kamwina Nsapu.

    Ce chef coutumier, mystique et charismatique, âgé d’une cinquantaine d’années, a défié Kinshasa après une tentative du pouvoir de contrôler les institutions tribales. Kamwina Nsapu, de son vrai nom Jean-Pierre Mpandi, se cabre, refuse de reconnaître les autorités locales et nationales. Il enflamme ses partisans dans des discours virulents. La querelle s’envenime malgré les tentatives de médiation. Elle plonge dans le sang après avril 2016 et une perquisition dans la maison du Kamwina Nsapu. Des affrontements armés éclatent. Kamwina Nsapu est tué en août. Sans rien calmer, au contraire.

     

    « Les miliciens sont dans leur majorité des mineurs »

     

    Les miliciens, le plus souvent équipés d’armes blanches, parfois de fusils artisanaux ou de kalachnikovs, s’en prennent plus encore aux symboles de l’État, aux militaires et aux policiers. La répression est féroce. Selon l’ONU, on compterait 400 morts, mais ce chiffre est certainement très sous-estimé.

    Dans les forêts denses de la région, la guerre se propage à l’abri des regards. L’ONU accuse les rebelles de commettre « des atrocités » contre les agents de l’État ou des civils et de se livrer au recrutement forcé massif d’enfants dans ses rangs. « Les miliciens sont dans leur majorité des mineurs enrôlés localement à travers des pratiques mystico-religieuses », affirme l’organisation. Lundi, le chef d’état-major a rapporté que les rebelles ont massacré 39 gendarmes après une embuscade. Le pouvoir central, accusé d’user de la force « de manière disproportionnée », est tout aussi critiqué. « C’est une révolte classique, une jacquerie. Un mouvement rural, qui a pour point de départ des problèmes locaux mais qui entre vite en collision avec la scène nationale », détaille Thierry Vircoulon, chercheur à l’Ifri.

     

    Les insurgés exigent aujourd’hui le départ du président Joseph Kabila, dont le mandat s’est officiellement terminé le 19 décembre. Cette revendication trouve d’autant plus d’échos que les Kasaï sont un fief de l’opposant de toujours de Kabila, Étienne Tshisekedi, mort en février. Ce décès inattendu a aggravé la crise politique, au point que l’Église catholique, qui tentait une médiation pour trouver une possibilité d’organiser une élection, a claqué la porte mardi. Des diplomates soupçonnent le président d’instrumentaliser voire d’attiser les révoltes, notamment celle de Kamwina Nsapu, pour rendre tout vote impossible. « Difficile dans ce cas de faire la part des choses entre l’inefficacité historique des FARDC et le cynisme de Kabila », explique Thierry Vircoulon.

     

     

    Source :lefigaro.fr 30mars 2017

    « avec modération????bon week-end électoral! »

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    6
    Vendredi 5 Mai 2017 à 16:40

    Coucou Bakuba ! Crois tu qu'un jour ces pays réussiront à vivre en paix sans se massacrer les uns et les autres !!! C'est malheureux mais c'est toujours le pauvre peuple qui trinque !!!

    bonne soirée Bakuba ! Très bon week-end ! Gros bisous

    5
    Vendredi 21 Avril 2017 à 17:55

    Coucou Bakuba ! Ce n'est pas une actualité très rose chez nous non plus !!! Le monde est fou !!

    bon week-end Bakuba ! Gros bisous ; A bientôt

    4
    Jeudi 20 Avril 2017 à 11:41
    Encore et encore des guerres de pouvoir celui-ci qui.ne veut pas lâcher et ceux qui veulent prendre la suite en attendant des nouvelles victimes tous les jours et sue disent les médias .... rien ils nous bassine avec nos propres élections c'est vraiment gavant on voit bien que lorsqu'ils ont le pouvoir ils font ce qu'ils veulent
    Bonne journée mon ami bisous amitié Mado
    3
    Jeudi 20 Avril 2017 à 09:33

    Cette guerre larvée dur depuis des décennies et Kabila qui cherche toutes les solutions pour rester au pouvoir attise le haine de ses opposants. Kinshasa reste une capitale dangereuse pour les étrangers, s'aventurer dans les zones citées l'est encore plus.

    Bonne journée.

    2
    Jeudi 20 Avril 2017 à 09:25

    Coucou bakuba ! J'aimerai bien savoir pourquoi les radios et télés nous parlent toujours de la Syrie mais jamais de toutes ces atrocités qui se passent au Congo . c'est à croire qu'on ne le prend pas pour des être humains . Je me demande pourquoi nos hommes politiques ferment les yeux sur certaines atrocités et pas sur d'autres !Dans quel monde d'égoïstes et d'hypocrites vivons nous ????

    Bonne journée Bakuba ! gros bisous

    1
    Jeudi 20 Avril 2017 à 06:53

    Ah voilà encore des atrocités mais les dirigeants sont des monstres , des fous ! . Quelle tristesse , enfin ! . Bonne semaine Bakuba , bisous , escapade , 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :